Dans le marécage médiatique, il se glisse parfois quelques fragments de vérité, tard le soir, dans des programmes relativement confidentiels. C’était le cas de l’émission C ce soir sur France 2 le 5 décembre.
L’analyste militaire Guillaume Ancel, pas vraiment un pacifiste de gauche ni un anti-colonialiste, a estimé : «Vous avez, au minimum, entre 20 et 30.000 morts du côté palestinien […] Dans ce type de bombardement on fait 4 fois plus de blessés. Soit 120.000 blessés ou tués. Pardon, mais c’est un carnage». Pour évaluer ce chiffre bien supérieur aux estimations, il se base sur la densité extrême de bombardements : une grande partie des corps n’ont toujours pas été sortis des décombres, alors que plus de la moitié des bâtiments de la bande de Gaza ont été détruits…
Il a aussi expliqué que l’emploi des bombes les plus meurtrières possibles sur Gaza était un choix parfaitement délibéré et conscient : «Quand on tue dix fois plus de personnes que sa cible volontairement, on est dans une guerre contre les palestiniens, et non plus contre le Hamas». «C’est bien un choix» de tuer un maximum de civils.
Ce que dit cet ancien militaire, c’est ce qui est dénoncé depuis des semaines par les collectifs de soutien à la Palestine et les rares forces de gauche encore vivantes dans ce pays. Non seulement elle n’ont jamais été entendues, mais elles ont été diffamées, réprimées, censurées.
La parole d’un militaire à propos du bombardement de civils le plus intense du XXIème siècle, aggravé par le fait qu’il s’agit d’une population délibérément assiégée et affamée, sera-t-elle plus audible ?